Mario Merz
A la fin de la guerre, Mario Merz commence des études de médecine à Turin avant de devenir peintre dans les années 50 : il est alors proche de l’informel. Il élabore un vocabulaire peuplé d’images abstraites et de signes inspirés directement de la nature. De cette période, l’artiste a détruit un grand nombre d’œuvres.
Au début des années 60, il incorpore à ses travaux des substances organiques et découvre les premiers éléments d’une thématique dont il ne se départira plus, notamment la figure de la spirale, symbole du temps et de l’expansion de l’espace.
En 1967, il participe, galerie La Bretesca de Gênes, à la première exposition de l’Arte Povera, Arte Povera – Im Spazio, organisée par le critique Germano Celant, rencontré un an plus tôt. Le travail de l’artiste à cette époque consiste à confronter des objets naturels et symboliques à des structures correspondant à des modèles mathématiques, œuvres dont l’igloo devient la forme emblématique (Igloo de Giap, 1968).
En 1969, il expose, à la galerie l’Attico de Rome, une installation intitulée Che Fare ? (Que faire ?), composée d’une Simca 1 000 traversée d’un tube de néon, de branchages où sont posés des paquets de vitres empilées, et d’un igloo translucide.
Dans les années 80, il renoue avec la peinture et concentre sa réflexion sur le thème de l’animal, que ce soit le lion, la chouette ou le crocodile. Notamment dans son Hommage à Arcimboldo, 1987, Mnam, il présente un crocodile naturalisé confronté à la suite mathématique de Fibonacci. C’est l’occasion pour l’artiste de donner à voir les deux grandes conceptions occidentales de la nature : le spectacle, que l’on peut contempler dans les musées d’histoire naturelle et, selon la formule de Galilée, le "vaste livre … écrit en langage mathématique"
